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                                                                                           Le Pétomane





    Joseph Pujol, dit "Le Pétomane", fantaisiste français (Marseille 1857 - 1945)

    (*) Sa maîtrise des muscles abdominaux  lui permettait de lâcher des gaz à volonté : il pouvait  jouer Au clair de la lune avec un flutiau, et éteindre les lumières de la scène.
    il avait un certain humour :

    Je vais devant moi, sans m’occuper de mes arrières...
    Un artiste doit savoir se lâcher sur scène

    son fils disait "Au cours de sa longue vie, il nous a donné le meilleur de lui-même "

    Une de ses affiches proclamait :


    Tous les soirs, de 8 heures à 9 heures
    Le Pétomane
    Le seul qui ne paie pas des droits d'auteur...







    Un écrivain français, aujourd'hui peu connu, bohème, mais qui fréquentait du beau monde (Catulle Mendès, Henri Rochefort, Jean Richepin, Villiers de l'Isle-Adam, François Coppée, Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé, Maurice Rollinat, José-Maria de Heredia, Émile Zola, Alphonse Daudet, Édouard Manet, Edgar Degas, Léon Gambetta et l’astronome Camille Flammarion...), Raoul Ponchon (1848-1937), écrivit un "poème" à  sa gloire :



    La rentrée du Pétomane


    Dilettantes de la musique,
    O Parisiens de Paris,
    Il est rentré l'artiste unique
    dont votre coeur est tout épris,


    Celui qui, sans ouvrir la bouche
    Assez même pour dire zut
    Ou laisser passer une mouche,
    Pousse cependant de tels ut ;


    Bref le fin ténor frais et rose
    Qui possède une telle voix
    Qu'à l'instar d'une rose éclose
    Il charme deux sens à la fois.


    Le revoici. Longtemps vous fûtes
    Très peu rassurés sur son sort :
    Vous le crûtes fini ; des brutes
    Pensèrent à le dire mort.


    Certains le disaient en tournée
    Avec Schurmann ou bien Gunsbourg,
    Tantôt en nouvelle-Guinée
    Et tantôt à Saint-Petersbourg ;


    D'aucuns prétendaient que Silvestre
    L'avait adopté pour larbin ;
    D'autres qu'il était chef d'orchestre
    Dans la musique à Béhanzin ;


    Ceux-ci l'envoyaient vent arrière
    Jouir avec tranquillité
    - Après sa trop courte carrière -
    D'un repos pourtant mérité.


    Tous ces bruits - disons-le bien vite -
    Etaient des bruits sans fondement :
    Il soignait une laryngite
    Dans le Midi, tout simplement.


    Or, le voilà guéri, le tendre
    Et délicat chanteur ; bravo !
    Et ce soir l'on pourra l'entendre
    Dans son répertoire nouveau.


    Mais ce qui l'émeut, quoi qu'il fasse
    Pour s'en défendre, croyez bien,
    C'est de retrouver fesse à face
    Son cher public parisien.



    - J'ai longtemps parcouru le monde
    (Dit-il) qui ne m'a pas compris ;
    C'est ma conviction profonde
    Qu'il n'est public que de Paris. -


    Que le pauvre homme se rassure :
    Il retrouvera cette fois
    Le même succès, car je le jure
    Qu'il est plus que jamais en voix.


    Une chose me stupéfie
    Cependant, c'est que - me dit-on -
    Pendant sa longue maladie
    Il est devenu baryton.



    Raoul Ponchon
    Le Courrier Français
    20 nov. 1892







    (*) article réalisé, bien sûr, avec l'aide irremplaçable de Google & Wikipédia...

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