-
Par jean--marie le 30 Juin 2012 à 12:00
je ne suis pas grand voyageur
encore moins photographe
et parmi les arts majeurs
il n'y en a vraiment qu'un qui m'agrafe
ce sont les mots bien rangés
en un rythme bien allongés
qui au loin se carapatent
et quand ces mots point ne me grattent
des poètes inconnus
je cherche l'esprit biscornu
pour mon Agathe
et ses amis
qui parmi eux m'ont admis...(moi, jm)
Remy de Gourmont( 1858-1915), écrivain français, à la fois romancier, journaliste poète et critique d'art, proche des symbolistes.
Et j'ai par hasard trouvé ce petit poème...
Agathe
Joyau trouvé parmi les pierres de la Sicile,
Agathe, vierge vendue aux revendeuses d'amour,
Agathe, victorieuse des colliers et des bagues,
Des sept rubis magiques et des trois pierres de lune,
Agathe, réjouie par le feu des fers rouges,
Comme un amandier par les douces pluies d'automne,
Agathe, embaumée par un jeune ange vêtu de pourpre,
Agathe, pierre et fer, Agathe, or et argent,
Agathe, chevalière de Malte,
Sainte Agathe, mettez du feu dans notre sang.
(les Saintes du Paradis)
ou encore...
A la gloire des pérégrines
O pérégrines qui cheminez songeuses,
Songeant peut-être à des roses lointaines,
Pendant que la poussière et le soleil des plaines
Ont brûlé vos bras nus et votre âme incertaine,
O pérégrines qui cheminez songeuses,
Songeant peut-être à des roses lointaines !
Voici la route qui mène à la montagne,
Voici la claire fontaine où fleurissent les baumes,
Voici le bois plein d'ombre et d'anémones,
Voici les pins, voici la paix, voici les dômes,
Voici la route qui mène à la montagne,
Voici la claire fontaine où fleurissent les baumes !
O pérégrines qui cheminez songeuses,
Suivez la voix qui vous appelle au ciel:
Les arbres ont des feuillages aussi doux que le miel
Et les femmes au cœur pur y deviennent plus belles.
O pérégrines qui cheminez songeuses,
Suivez la voix qui vous appelle au ciel.
(les Saintes du Paradis)
Et Remy de Gourmont était aussi un penseur libre...
libre, pour moi signifie qui n'hésite pas à prendre les gens à rebrousse-poil...
"La conscience de l'humanité ! Il s'agit de trois douzaines de journalistes qui gagnent leur vie en élevant des phrases, comme un paysan en élevant des veaux. (Epilogues).
On avait fondé de grandes espérances sur l'instruction. Il faut convenir maintenant qu'il n'y a pas de rapport exact entre la moralité et la connaissance de l'orthographe (Epilogues).
Prêter aux bêtes des lueurs d’humanité, c’est les dégrader.
(Promenades littéraires)
Quand un peuple n'ose plus défendre sa langue, il est mûr pour l'esclavage.
La politique dépend des hommes d'Etat, à peu près, comme le temps dépend des astronomes
(Promenades philosophiques )
Le mâle est un accident ; la femelle aurait suffi.
(Physique de l'amour)
et puis il composa ceci :
Le soir
Heure incertaine, heure charmante et triste : les roses
Ont un sourire si grave et nous disent des choses
Si tendres que nos coeurs en sont tout embaumés ;
Le jour est pâle ainsi qu'une femme oubliée,
La nuit a la douceur des amours qui commencent,
L'air est rempli de songes et de métamorphoses ;
Couchée dans l'herbe pure des divines prairies,
Lasse et ses beaux yeux bleus déjà presque endormis,
La vie offre ses lèvres aux baisers du silence.
Heure incertaine, heure charmante et triste : des voiles
Se promènent à travers les naissantes étoiles
Et leurs ailes se gonflent, amoureuses et timides,
Sous le vent qui les porte aux rives d'Atlantide ;
Une lueur d'amour s'allume comme un adieu
À la croix des clochers qui semblent tout en feu
Et à la cime hautaine et frêle des peupliers :
Le jour est pâle ainsi qu'une femme oubliée
Qui peigne à la fenêtre lentement ses cheveux.
Heure incertaine, heure charmante et triste : les heures
Meurent quand ton parfum, fraîche et dernière fleur,
Épanche sur le monde sa candeur et sa grâce :
La lumière se trouble et s'enfuit dans l'espace,
Un frisson lent descend dans la chair de la terre,
Les arbres sont pareils à des anges en prière.
Oh ! reste, heure dernière ! Restez, fleurs de la vie !
Ouvrez vos beaux yeux bleus déjà presque endormis...
Heure incertaine, heure charmante et triste : les femmes
Laissent dans leurs regards voir un peu de leur âme ;
Le soir a la douceur des amours qui commencent.
Ô profondes amours, blanches filles de l'absence,
Aimez l'heure dont l'oeil est grave et dont la main
Est pleine des parfums qu'on sentira demain ;
Aimez l'heure incertaine où la mort se promène,
Où la vie, fatiguée d'une journée humaine,
Entend chanter enfin, tout au fond du silence,
L'heure des songes légers, l'heure des indolences !
(Saintes du Paradis)
n'oubliez jamais les étranges inconnus
et leurs paroles étranges
étrangères dans leurs pays perdus
vous trouverez parfois des anges
vous ne serez jamais déçus
c'est une fête je l'ai promise
et vous aurez bien des surprises
moi, jm
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique