• Le vent mauvais
     


    "Et là, pauvre parmi les pauvres, il fit ce pour quoi les pauvres ont une vocation inépuisable, il attendit, immobile et patient" (Michel Tournier - La goutte d'or)



    Vespérale 2  



    Immobile et pensif, dans un coin l'homme attend.
    Il est arrivé là, il ne sait trop comment.
    Il a presque oublié. Le but de sa visite
    N'est qu'un lointain reflet mais un doute l'habite.




    Il croit se rappeler qu'il faut pourtant sortir...
    Un pâle souvenir, un vague repentir,
    Par un autre que lui la faute fut commise.
    Le pardon ne vient pas, ni la fête promise...



    Sous le ciel apaisé d'un monde végétal
    Vers la mort, lentement, le vieil homme s'avance,
    Il vacille, repart et l'on dirait qu'il danse
    Mais le bourreau l'attend, ses crochets sur l'étal...



    Magique est la forêt sous les cristaux de glace,
    Pierres aux mille feux d'incertains paradis,
    Nos croyances perdues, nous sommes tous maudits.
    Car c'est bientôt la fin de la terrible chasse :
    Nous les avons traqués, nous les avons bannis,
    Les dieux nous ont quittés mais rien ne les remplace.



    Si la technologie du vain peuple savant
    peut agiter partout ses baguettes mythiques,
    Rien n'est aussi brillant car les brasseurs de vent
    Ne peuvent recréer les landes fantastiques...



    Jamais ne revivra l'ancien monde fervent,
    Le monde de la foi, le monde du serment.
    Les dragons sont partis pour les enfers ludiques.
    Il n'est plus de donjons ni de cours féeriques.



    Nous comprenons enfin mais il est bien trop tard :
    Nous marchons dans le noir, tout droit vers nulle part...



    Vers nulle part ?
    La question d’une vie avant le grand départ…
    Quelques vers, un peu de prose
    Des mots, des mots…
    Un peu de bien et trop de maux,
    Beaucoup d’épines, pas de rose
    Toute une vie pour pas grand-chose.
    Toute une vie pour rien ?
    Sacha le Magnifique en sa grande sapience
    Prodigue tous ses soins :
    Nier Dieu, dit-il, devant le long de silence
    C’est se priver  alors
    de l’unique intérêt que présente la mort.



    Mais cette bienveillance
    N’est qu’un soin palliatif
    Une pilule amère
    La pensée de la fin est un mal corrosif
    Qui traque le bonheur, ronge la vie entière…
    Sénescence et la mort, sinistre canevas…



    Il n’y a plus révolte et plus de vrai mystère…



    ...Me hallara la muerte si me lleva.
    y no te vuelvo a ver.

    (José Antonio Primo de Rivera)

     


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