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    ce n'est pas vraiment une blague

    ce n'est pas vraiment une mauvaise farce
    ce n'est pas vraiment un " poisson d'avril"

    mais ça y ressemble...
    et pas seulement parce qu'il est question de poisson
    je ne résiste pas au plaisir de publier à nouveau ce récit



    A huit heures du matin, il fait très beau, un soupçon de vent marin... pardon de "légères entrées maritimes"... mon voisin Jo affectionne en effet (et utilise très approximativement en fait)  le langage météorologique de "ses amis" de l'observatoire du Mont-Aigoual
    Jo me dit "Je vais à Port-Camargue. On va aller pêcher en bateau... le grand, tu sais celui du copain Michel qui a la Marina... avec lui et Jean-Pierre, son fils "
    Chez nous, quand on ne possède pas, quand on ne sait pas... on est très fier de prétendre connaître des gens qui possèdent ou qui savent...
    On est apparemment très généreux dans notre midi...
    Trêve de plaisanterie, il est chouette mon voisin. Je l'adore !
    Vers midi et demi (faut quand même pas louper l'heure du pastis chez le voisin, moi en l'occurence), je vois revenir mon Jo la tête basse et la mine sinistre...
    D'avance je compatis. Une bredouille de plus ? pas grave, on a l'habitude.
    "Non, pas du tout ! qu'il s'insurge dès que je l'interroge... on a fait une très bonne pêche...
    -Ah, bon, dis-je finement, attendant la suite, l'air dubitatif
    -Ouais, on en a pris au moins une dizaine de kilos : deux pageots, un marbret, une daurade et des  loups, petits... mais "à la maille"
    Je m'esbaudis mais je fais l'étonné... car d'habitude, aussitôt arrivé il me met le panier sous le nez... aujourd'hui, rien...
    "et ils sont où tes poissons ? le copain a tout gardé ?
    - Mais non, tu vas voir..."
    et il me raconte...
    "Trois heures de pêche, tout va bien, la mer est calme et ça mord pas mal...
    tu sais qu'on met, au fur et à mesure, les poissons dans le long filet qui pend du bastingage et plonge dans l'eau. Comme ça, on les  garde vivants le plus longtemps possible... plus ils sont frais, meilleurs ils sont"
    Je sais... depuis longtemps je connais le refrain.
    "Il commence à faire chaud.
    On décide de rentrer. Je prends les commandes, c'est un vrai plaisir de conduire un engin pareil... et je fonce, crois-moi...
    mais tout à coup, j'ai un doute... je demande "oh,dis donc, Michel, tu as remonté le filet ?
    - Non mais j'ai dit à Jean-Pierre de le faire...
    je deviens pâle... je hurle
    "oh, Pierrot, t'as remonté le filet ?
    Non, c'est papa qui l'a fait ! "
    Pas besoin d'aller constater la catastrophe !
    Nom de Zeus, tu vois pourquoi y a pas de poissons ?"

    Et vous, vous comprenez pourquoi le pastis a eu ce jour-là un goût amer.

    Les seuls heureux dans l'histoire ? peut-être les poissons s'ils ont  pu se libérer du filet déchiré...

     



     


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