• Une brève de nouvelle : Silhouette...

    En vacances... on peut se détendre...
    se reposer.
    je me repose...
    je vais plonger dans les profondeurs de mon "autobiographie" très approximative et en tirer quelques petits récits ( que certains visiteurs ont peut-être déjà rencontrés...)





    Un individu peu banal a surgi un jour dans la petite ville où vivait JM. Un homme d’une cinquantaine d’années, grand, mince, assez bien habillé, portant une casquette de pêcheur.
    Il a surpris tout le monde. Après s’être installé à l’Hôtel de la Gare (chambres seules - no night trains… ni trains de jour, aurait-on pu ajouter sur le panneau), il se mit au travail.
    Détail fort amusant pour la population toujours prête à railler, il prétendait vendre le quotidien « la Dépêche du Midi », journal toulousain, dans une région où, à l’époque, le « Midi Libre » de Montpellier avait un monopole quasi absolu.
    Autre originalité, il chevauchait en permanence un « Vélosolex » qui n’était plus de la première jeunesse… Un grand sac double fixé au porte-bagages contenait les journaux qu’il comptait écouler dans la journée. Il n’y parvenait que très rarement (jours de foire ou de marché, parfois des « touristes » à la belle saison…)
     




    Pendant les longs mois qu’il passa dans la ville, personne ne le vit jamais conduire une voiture. Personne ne se préoccupa de savoir son nom. On l’appelait « la Dépêche ». Ce que l’on remarqua très vite pourtant, ce fut son goût immodéré pour les boissons alcoolisées. S'il avait commencé à boire (il y avait à l’époque plus de vingt cafés dans la ville), il ne savait plus s’arrêter… il parcourait les rues sur son solex, zigzaguant, tombant, se relevant tant bien que mal et finissant sa journée ou sa nuit au commissariat ou sur un banc du jardin public. 
    Dans l’ensemble on l’aimait bien (puisqu'il amusait) mais, par certains côtés, il restait un mystère. Bien qu’il fût très bavard, il parlait peu de lui-même. On ne comprenait pas d’où venait l’argent consacré à la boisson, celui qui payait sa chambre. Ce n’était pas de la vente de quelques journaux… Il ne faisait pas la manche. On ne savait pas où il mangeait (et si seulement il mangeait…) Il était très maigre.
    En réalité, personne n'eut vraiment envie d'en savoir davantage. Les rares personnes qui auraient pu parler ne dirent rien, ce n'était pas quelqu'un d'assez important.
    Des anecdotes (ce genre de "renseignement" était bien suffisant) coururent bientôt sur lui à partir de bribes arrachées par les patrons de bistrots. Il avait été marié et devait, en principe, verser une pension alimentaire à son ex-femme mais ces versements étaient, pour le moins, très irréguliers… Un jour, il gagna à la loterie une somme assez importante. Il s’en vanta partout, fit la fête et puis plus rien. On raconta que sa femme, ayant appris la nouvelle, avait fait saisir le reste de l’argent…
    Et ce qui devait arriver… Ivre, il provoqua un accident et fut sérieusement blessé. On dut l’hospitaliser mais il voulut aller dans un établissement toulousain.
    Il disparut ainsi de la scène locale.








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