En bon méditerranéen, Toni faisait volontiers étalage de ses connaissances et de son savoir-faire, à tout propos  et souvent hors de propos…
Si ses connaissances lui paraissaient  parfois limitées, il n’hésitait pas à broder, à inventer…
C’est ce genre d’individu qu’on appelle un «conflaïre », celui qui se « gonfle »… 
Invité à un apéritif, il entend parler de « cocktail »… et chacun y va de sa recette et ça y est, notre Tartarin,  se prétend vite le meilleur en la matière
En réalité, de cocktails, il ne connaît guère que le « perroquet » ou la « tomate», ces  simplissimes mélanges  de pastis ( avec un choix limité au Ricard ou 51) et d’un peu de sirop de menthe ou de grenadine)…
La discussion s’anime, l’hôte vient de se voir justement offrir un livre sur le sujet.

 

 

 

 

Il va le chercher, on le feuillette et certains, dont notre ami, se proposent de passer à l’acte.
Toni trouve une recette qui comporte,  entre autres ingrédients, pastis et champagne…
Et c’est parti !
Retirés à l’office les compétiteurs se mettent à l’oeuvre.
Toni suit sa recette fidèlement, lui semble-t-il

 

 

 

Vient le moment de la dégustation
Le premier des volontaires qui goûte son breuvage pousse un cri d'horreur et recrache tout ce qu'il a dans la bouche...
C'est abominable !
Toni revient au livre : il fallait bien un "trait" de pastis...
Il consulte le glossaire : enfer et damnation ! ça veut dire une très très faible quantité...
"il suffit de pencher et relever immédiatement la bouteille."
Il a mis la dose habituelle, comme pour l'apéro, "la boule"... presque deux centilitres !

 

 

Tout le monde rigole...
sauf Toni…