-
Querelle d’enfants
une histoire sans importance
que je conte sans trop trahir
venue tout droit de mon enfance
comme un vague souvenir
qu’un déclic fait soudain surgir
A l’époque, le jeudi était le jour de repos des écoliers et le samedi, un jour de travail comme les autres…
Pierre et Jean avaient une dizaine d’annéesIls profitaient de leur après-midi pour jouer chez Jean à leurs jeux préférés «meccano» et soldats de plomb.
On construit des engins bizarres, guerriers pour la plupart, que l’on engage dans de féroces batailles.
Le désordre est total dans la pièce, tout est dispersé… Heureusement le vestibule qui leur a été attribué est très grand.
Vers 4 heures, Pierre arrête de jouer et déclare
« il faut que je rentre chez moi !
Jean est très étonné
- pourquoi ?
- Ma mère me l’a dit
- tu vas m’aider à ranger tout ça ?
- j’ai pas le temps
- et comment je vais faire, moi ? ma mère va m’engueuler !... »
Pierre hausse les épaules
Jean est fou de rage.
La querelle s’envenime sérieusement
On en vient vite aux insultes.(je ne me rappelle ni l’étendue ni la violence de notre vocabulaire à cette époque ; aujourd’hui, on le trouverait certainement bien mièvre. Les enfants ont fait beaucoup de progrès dans ce domaine…)
Puis ce sont les menaces…
Pierre descend les escaliers en courant, furieux.
Jean ouvre la fenêtre et ses cris poursuivent le fuyard, ameutant le quartier.
Il commence à ranger les jouets en pleurant.
Sa mère, en colère, devant le désordre lui demande bien sûr des explications puis essaie de le consoler.
On frappe à la porte.
Pierre et sa mère !
La tête basse, le garçon murmure quelques mots à peine audibles.
La maman précise : « il est arrivé en larmes à la maison.
Il m’a tout avoué
Je l’avais averti qu’il ne pouvait pas rester chez vous cet après-midi car j’avais besoin de lui. Il a oublié de vous le dire mais ça n’excuse pas son comportement… »Un sourire plein de sous-entendus des mères…
Elles s’attaquent aussitôt au rangement de la pièce.Les deux enfants se jettent dans les bras l’un de l’autre…
une histoire sans intérêt
je la vois comme dans un rêve
mais est-ce bien la vérité
peu importe puisqu’elle s’achève
sur le pardon et l’amitiéla bonne querelle enfantine
pas bien grave le plus souvent
dure le temps d'une comptine
et la rancoeur le bref instant
d'un baiser et l'on est contentimage prêtée par Laure
Tags : pierre, bien, mere, querelle, jean
-
Commentaires