• Incantations... mea culpa



    Je remonte dans le temps de plus en plus loin, à seule fin sans doute de pouvoir dire avec le poète :
    "on n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans". J'avais un peu plus ou un peu moins et j'écrivais... ça remonte donc aux années 1950 et quelques... Je vous ai déjà dit qu'il y a un demi-siècle. C'est bête, la vie... j'écris encore. Je n'aurai pas fait grand-chose d'autre, en définitive dans mon existence. Ecrire et parler, puisque ce fut l'essentiel de ma carrière... Mes mains ne sont pas rugueuses et déformées comme celles de mon père mais il a bâti quelque chose. Moi ? des leçons que j'ai prodiguées, qui en a retenu un seul mot ? Alors qu'on m'a vu agir n'importe comment quand je sortais de mes cogitations inutiles... 
    Inutiles... voici un exemple de mes débuts... Je n'ai jamais vraiment rien connu à la haute montagne. A deux mètres de haut, j'ai le vertige (beau prétexte pour échapper à tout un tas de travaux indignes de mon savoir, de ma culture... Pauvre con...) 
    Où avais-je entendu parler du refuge Vallot... Frison-Roche ? Est-ce vague connaissance d'un accident à cette époque ? Un rêve peut-être... des mots creux qui riment un peu...

     



    Le suicide Vallot


    O mer blanche infinie…
    Comme un lit d’hôpital
    Où l’amour et le pus se joignent dans le mal,
    Le père voit finir le vain fruit de sa vie


    Ils sont allés là-haut par d’étranges chemins ;
    Comme des anges, noirs de peine.
    Partons, a dit le chef, c’est notre jour de veine.
    Du sang… ce bras n’a plus de main…


    Cherche, corbeau, sur la roche
    Ce qu’il reste d’autres oiseaux.
    Le vent souffle et s’accroche
    Au mont, le plus pur des tombeaux


    Un ventre déchiré, l'affreuse plaie béante ;
    Un rire dans la nuit.
    La sirène le hante
     Ce lac de lune... sans autre bruit.


    Neige… ô ma reine sauvage
    De douceur et de froid ;
    Leur âme rôde dans ces parages
    De  douleur et d’effroi.


    Vertige insoupçonné de ravins et de plaines
    Que regarde un esprit.
    Fantômes, sombre reine,
    Vents fous, matins pourris.

     


    Pauvres lutins d’opale,
    Rien ne brise vos corps.
    Dansez dans la rafale…
    Vous, mémoires des morts.



    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~



    On écrit, on écrit et puis sans vraiment s'en rendre compte on lâche le mot de trop...
    Il y a quelque temps, j'avais un amie  qu'un jour je blessai profondément. Je crus à la fin d'une amitié. Mais elle était généreuse. 
    J'ai maintenu la dédicace.

    Inconscience

    à V. en toute amitié
    JM

     On part sur une idée quand on la croit géniale,
    on ajoute des mots, on joue sans réfléchir...
    et le mot devient flèche ou déchirante balle
    et l'on blesse ou l'on tue ce qu'on devait chérir.

     

    Mes idées ne sont pas toujours de raison,
    il y en a même de déplorables,
    je suis trop emporté,
    impatient de faire de l'effet,
    leur vacuité m'accable
    et je tape à côté.
    Au tir je suis minable
    j'ai souvent l'air d'un con
    ça n'a rien d'agréable...

     

    Si je touche la cible parfois,
    je laisse la douleur, dure comme la haine,
    celle de l'autre et la mienne
    je laisse larmes, je laisse désarroi,
     je pensais  m'amuser et je fais de la peine.

     

    Y aura-t-il le pardon ?
    Personne ne répond...
    La question est à jamais sans réponse.
    Et si je renonce...

     

    Il y a  quelquefois
    des fautes
    que l'on croit rattraper
    mais le temps que l'on note
    les mots pour consoler,
    ce temps, le sort, le vent mauvais
    tout complote  
    et vous prive à jamais
    de l'être malheureux que vous avez frappé...

     

    Pas de solution même amère ?
    Se taire ?
    Quand on a compris la leçon,
    Il est trop tard pour se refaire
    Les  vieux loups solitaires
    sont impassibles, il paraît...
    Moi je pleure toujours les amis déchirés,
    les parents et les frères...
    On veut miséricorde, on gémit mais en vain
    Car la vie c'est surtout un lent remords sans fin...



    Je n'ai su les aimer.



    Pour moi ce ne sont plus de simples mots... 


     

     

     


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