• Incantations - la légende trahie

     

    Pauvre légende

     


    En essayant de lire un vénéré grimoire,
    J'ai cru voir le discours d'un sorcier, d'un démon.
    C'était en vérité une fort pieuse histoire
    d'un miracle oublié et d'un trouble sermon.

     

    La légende est ancienne et souvent bien confuse,
    Il y a peu d'intérêt  chez les gens de l'endroit.
    Pas un dévot ce jour ne dirait qu'il y croit,
    Mais à la rejeter pour ma part je refuse.

     

    En déchiffrant les mots j'ai dû faire une erreur.
    Le Prince Ténèbreux cherchant plaisir charnel !
    C'est rare qu'on lui donne en un conte du coeur
    mais comme le péché l'amour est éternel.

     

    Je ne sais pas beaucoup les langues très anciennes
    Ni des vieilles régions les aimables patois,
    Ni les énigmes enfin qui parlent de la foi,
    Ni la mythologie, serait-elle chrétienne.

     

    J'ignore d'où nous vient le précieux parchemin.
    Je ne sais qui jadis écrivit cette histoire.
    Son récit nous envoie sur d'étranges chemins,
    Pourquoi fit-il parler le diable en son mémoire ?


    " De vouloir oublier un si juste courroux
    Dans le soir tu ferais la pire des bêtises
    Il n'est pas de plaisir ni de faute commise
    Qui puisse te permettre de Me rendre jaloux.

     

    Je sais bien, tu M'as dit appartenir à l'autre
    Mais J'ai droit naturel de vouloir conquérir
    Une âme puis un coeur, noble dame, à chérir.
    Je ne serai jamais le triste bon apôtre

     

    Qui accorde à chacun le droit de se moquer.
    Je vais pouvoir enfin devant toi révoquer
    La parole donnée. Tu ne lui es plus soumise
    Et tu Me donneras cette chose promise.

     

    De lutte il n'y aura point  mais si par le hasard
    Un jour tu reniais cette douce parole
    De combler Mon âme éperdue qui vient si tard
    Pour s'affirmer enfin et tenir tout son rôle,

     

    Tu n'échapperais pas, Ma bonne et tendre amie,
    Pas plus que le gibier dans une chasse à courre,
    Au piège qui retient prisonnière ta vie.
    Et méfie-toi toujours du monde qui t'entoure.

     

    Malgré l'attrait fervent de tous les souvenirs
    Et la joie des pensées qui vibraient solitaires,
    De la préciosité de beaux discours contraires,
    Il n'y aurait plus pour toi d'autre espoir à nourrir.

     

    A dénoncer toujours Ma terrible violence,
    Il n'y a point de trève, il n'y a point de joie
    A piétiner Mon voeu, à repousser Ma foi,
    Tu périrais bientôt dans d'atroces souffrances.

     

    Je n'ai plus d'argument pour vaincre ta vertu,
    Disait le Noir Seigneur à notre jouvencelle,
    Et pourtant Je te veux, tu es vraiment trop belle
    Pour rester dans les bras d'un Homme malvenu. "

     

    Beaucoup ont essayé d'écraser cette Bête,
    Ils ont perdu leur temps, leur âme c'est certain,
    Mais les rêves sont forts et rien ne les arrête.
    Ils peuvent défier toutes les lois d'airain.

     

    L'humble prêtre a chassé le sombre Corrupteur,
    La famille a donné pour bâtir la chapelle
    Qui accueillit longtemps bon nombre de fidèles
    Venus pour célébrer la victoire du coeur.

     

    Aujourd'hui, elle est vide et n'est plus qu'une ruine.
    La fresque a disparu mais le chant du combat,
    Le vent parvient encore à le dire tout bas,
    De la vierge sauvée par volonté divine.

     

     

     


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