• Incantations... La fête païenne







     Texte déjà publié, je ne sais d'où il m'est venu ni pourquoi mais je l'aime
     Pour vous, mes amies en poésie et en la joie de l'écriture, si chères à mon coeur... 
     Seulement y a-t-il  là  un peu de poésie ?



       
    Les cris aigus des filles chatouillées,
       Les yeux, les dents, les paupières mouillées,
       Le sein charmant qui joue avec le feu,
       Le sang qui brille aux lèvres qui se rendent,
       Les derniers dons, les doigts qui les défendent…

                              Paul Valéry – Le cimetière marin

     


       Farandole païenne


       (essai pour une fable érotico-onirique)

     
     
     
    Le bateau poussé par la tempête
    s’est brisé sur les rochers
    au-dessus des débris
    apparaissent les têtes
    de quelques survivants
    treize jeunes filles et sept gars
    tous à peu près du même âge
    La marée leur permet
    de regagner la côte
    le petit matin les surprend
    incrédules, tremblants de peur
    de froid car ils sont peu vêtus
    des restes de la nuit
    courtes chemises pour les filles
    maillots pour les garçons
    certains portant chandails
    et pantalons marins,
    déchirés lamentables
    l’un d’eux a sauvé un carabine
    l’autre a pris une épée
    Dans le soleil tout change soudain
    ils ne ressentent plus le froid
    mystérieusement le froid
    et la peur disparaissent
    la joie d’être vivants
    ils ne sont plus eux-mêmes
    ils ont dans la tête
    une musique entraînante
    qui accompagne le soleil
    dans sa course
    ils se prennent par la main
    et la chaîne s’élance
    ils murmurent ils chantent
    évohé  Isis évohé
    Le passé le présent se confondent
    ils sont aujourd’hui et hier et demain
    il n’y a plus de compte des jours
    Ils dansent en avançant
    ils ne quittent pas le bord de mer
    ils veulent contempler
    le tableau changeant
    de la fureur qui a failli les engloutir
    ils ont oublié ceux qu’ils ont laissés
    parmi les planches et les poutres
    ils n’ont plus faim ni soif
    ont-ils le sentiment de l’immortalité ?
    Le temps est aboli
    spectacle émouvant
    tendre
    Qui les voit au crépuscule
    croit voir le paradis
    et ne voit que sa mort,
    et  s’éteint peu après
     
    Ce sont les nouveaux pastoureaux
    c’est le grand retour
    de la croisade des enfants
    moins sanglante
    que la précédente
    mais leur bonheur sème la mort
    la mort sans la terreur
    la mort par le bonheur
    Tout le jour marche et danse
    quand vient la nuit
    cachés dans un buisson
    dénudés ils s’entassent
    la masse recouverte
    des modestes haillons
    qui subsistent encore
    nul mortel ne doit voir
    la fête du plaisir
    La confusion y règne
    mais la loi n’est qu’un mot
    jouissance
    De la bouche féminine
    les lèvres se referment
    sur un pénis dressé
    avalant  goulûment
    la sève enfantine
    Un autre sexe mâle déverse sa semence
    dans un proche vagin
    ouvert comme la fleur sucrée
    qui attend l’abeille
    humide et chaud
    L’orgasme ne finit point en un râle sinistre
    partout de doux murmures 
    des doigts légers caressent
    lentement
    la pointe d’un beau sein.
    La langue fait frémir les sens exacerbés
    chatouille joliment un clitoris gonflé
    La bouche se nourrit des divines liqueurs
    Dans cette obscurité complice
    n’y aurait-il parfois
    des erreurs d’aiguillage ?
    la beauté est imberbe
    et la douceur la même
    Les filles ont parfois la vague
    nostalgie de leurs fonctions sacrées
    regrettant un instant les menstrues
    disparues…
    évanescent
    feu follet
    de la maternité
    mais ce n’est qu’un éclair
    Qu’arrive-t-il au monde
    ce serait simple et beau
    retrouver comme eux le paradis perdu
    sur la terre ?
    dans un ciel
    incertain ?

    évohé Isis évohé








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