• Du dernier doute à l'ultime chanson...

     

     

     

    0aboulet2 dessin de Jacques Ochs, "Désespérance" in Breendonck 1947




    ce n'est que la nième version d'un texte que je traîne comme un boulet
    et que j'aime bien pourtant...

     



    Nous avons quelquefois des instants délicieux
    qui savent effacer les heures plus amères
    quand sourit le destin nous inventons les cieux
    contemplant étonnés de sublimes chimères

    le temps perdu n'est rien mais l'esprit subversif
    s'éveille en nous soudain puis s'agite  sans trêve
    le coeur s'épanouit notre chair est à vif 
    le désir palpitant va plus loin que le rêve

    l'époque est arrivée des futiles orgueils
    qui passeront chassant la vision solitaire
    des images venues d'édifiants recueils
    qui nous maintenaient loin de la blanche lumière

    il y a dans toute vie bien peu de tels moments
    la jeunesse est finie nous ne changerons guère
    nous pensions être fiers et sans doute charmants
    le vieil homme est aigri lamentable et vulgaire

    nous sommes condamnés au long abaissement 
    à ressasser sans joie nos trop courtes victoires
    elles ne sont plus à nous notre esprit  méchamment
    fait de tous nos plaisirs des hochets dérisoires


    j'approche lentement de la fin du séjour
    qu'ai-je fait de ma vie qui m'eût valu la gloire
    pas vraiment de bonté ni rien de méritoire
    à part le don secret de quelque pauvre amour

    et même si l'on croit en la sombre prière
    faudrait-il  tolérer les fautes du parcours
    répandues tout au long d'une morne carrière
    pourra-t-on racheter des méfaits sans recours

     

    en quittant ce chemin de doutes et d'ornières
    je voudrais être fort m'empêcher de crier
    sur le pardon divin je ne saurais parier
    je ne veux point miser sur de vagues mystères

    de mon comportement je ne préjuge en rien
    combien vaine serait une ferme attitude
    qui pourrait laisser croire en une certitude
    alors que je ne sais ni le mal ni le bien

    le bien que l'on se fait le mal qu'on fait à l'autre
    les termes du verdict de la postérité
    n'ont guère d'importance et très mauvais apôtre
    je ne me soucie point de cette éternité

     

     

     

     

    0aboulet

     



    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :