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D'étranges animaux, leur image incertaine...
Pietro Longhi " Le Rhinoceros" -1751 - huile sur toile - 32x50 cm
museo del Settecento veneziano- Venise
Des artistes célèbres sont devenus spécialistes du portrait d'animaux familiers des Grands de ce monde...
Ici, ce soir, l'histoire est différente... pas de peintres experts en la matière, ni mignonnes bébêtes enrubannées...
la preuve... il ne s'agit que du Rhinocéros !
pourquoi ce choix ?le simple hasard de lectures amusantes !
Il y eut plusieurs Rhinocéros qui défrayèrent la chonique entre la Renaissance et la Révolution qui déplacèrent des foules de badauds et attisèrent la convoitise des Princes.Pietro Falca, dit Pietro Longhi, né à Venise le 5 novembre 1701 où il est mort le 8 mai 1785, est un artiste qui, de 1737 à 1773, fit partie de la Corporation des Peintres Vénitiens.
Il a peint plusieurs tableaux représentant la vie quotidienne et les fêtes à Venise, dont "Le Rhinocéros".
En 1741 cet animal arriva en Europe,
Il s'agissait d'une femelle venant des Indes néerlandaises et prénommée Clara.
Longhi l'a fit pourtant longuement poser, mais dans son tableau la bête ressemble, me semble-t-il, plutôt à un bon gros nounours pantouflard... l'artiste s'intéressant davantage à la scène des joyeux noceurs à l'arrière plan !
Clara fut exhibée dans toute l'Europe et Louis XV essaya vainement de l'acheter pour sa ménagerie de Versailles
Plus de deux siècles avant l'épopée de Clara, en mai 1515, le cadeau d'un sultan des Indes au gouverneur portugais de Goa, un Rhinocéros, avait débarqué en Europe et voyagé dans plusieurs pays avant d'être offert au Pape
La chronique raconte que le roi François 1er, juste vainqueur à Marignan, profita de sa villégiature provençale pour venir admirer le mammifère mythique, la légendaire Licorne et qui ressemblait tant à un preux chevalier équipé d’une armure médiévale ! Paré de velours vert, le Rhinocéros prit la mer pour rejoindre les rives du Tibre. Mais au nord de La Spezia, près des côtes de la Ligurie, une tempête soudaine emporta le navire et la pauvre bête, enchaînée, se noya.le grand Albrecht Dürer, en fit une célèbre gravure sur bois étonnante de vérité puisque le grand peintre n’avait jamais vu l’animal mais dessiné selon les dires de témoins et des croquis quelque peu fantaisistes...
Albrecht Dürer - Le Rhinoceros - 1515 - gravure sur bois British museum - Londres
Pour la Communauté de Melly
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Commentaires
bonjour, chère Marie-Claude,
merci pour ta visite
oui, et la curiosité est un des moteurs du progrès des sciences
mais l'époque colonialiste en a fait la principale source de profit
sans le moindre respect pour des civilisations respectables et les êtres différents des "bons" Européens
bon diamanche à toi
amitiés
jean-marieEn lieu et place du rhinocéros qui nous est maintenant familier à l'œil, si on nous présentait un Extra-terrestre, je pense qu'il y aurait un rush formidable et que nous n'envisagerions même pas que c'est un être vivant, la curiosité étant la plus forte; et tant pis pour son mode de détention.
L'inconnu étant, naturellement, dangereux par définition.
Pauvres humains ..... nous ne changerons jamais
Gros bisous du dimanche mon grand :)
C'est vrai que c'est drôle de voir ce portrait réalisé d'après les témoignages reçus... Pas tout à fait ressemblant.
Mais pauvre bête qui a péri noyée !
Merci pour cette histoire émouvante.
Gros bisous amicaux et douce journée à toi.
Bonjour cher jean-Marie,
Un suel mot - plutôt 2 : pauvres bêtes !!! Tu vois, je rpéfère le dessin de Dürer au tableau de OLonghi. outre le fait que je suis une inconditionnelle de Dürer, j'admire la performance : créer une image aussi réaliste en se basant sur des descriptions.........
Bises à vous deux
Comment vas-tu ?
Cath
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le rhinocéros d'Albrecht Dürer est tellement plus représentatif que nous avons peine à croire que le peintre n'en ait jamais vu ...
Celui de Pietro Longhi par contre nous laisse à méditer sur la nature de la bête ...
Mais il est vrai qu'en ces temps-là l'originalité des mondes nouveaux était source de curiosité pour les riches de l'époque qui se faisaient une gloire de découvrir et de vulgariser "toutes ces étrangetés" ... L'homme de couleurs fut aussi exposé ... et si j'avais été d'alors, je suis sûre que j'aurais courru pour aller voir ...
amitié .