• C'est aujourd'hui... Adieu l'ami...

     

     

     

    Valentin-le-Désossé est mort hier soir...

     

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    Philippe Clay, le chanteur, l'acteur, l'homme de coeur.
    Et moi, ce soir, j'ai vraiment le coeur lourd...
    Ce Résistant gaulliste, ami de Boris Vian et de Prévert, j'allais oublier Gainsbar, on l'avait classé "à droite" .
    Vint un jour où médias à la botte et organisateurs  du même minable acabit, maccarthystes à la petite semaine, fanatiques de salon, tentèrent de le boycotter, de le mettre en quarantaine. 
    Lui et quelques autres qui n'étaient pas courtisans du méchant vieux monarque rancunier...
    Mais son talent a triomphé de la bêtise.
    L'avez vous vu sur scène, ce long corps dégingandé, mimer les mouvements du cadavre de son 
    "Noyé  Assassiné " flottant sur l'eau ? inoubliable...

    Persécuté, il le fut surtout parce qu'il avait osé s'interroger sur la sacro-sainte révolution de mai 1968...  et tourner en dérision le Dogme !
     
    Les Cohn-Bendit, Geissmar et consorts, piaffant d'impatience, enfin dans l'antichambre du pouvoir, ne pouvaient pardonner, tolérer que l'on ridiculise ainsi leur fond de commerce... 
    Et j'avais déjà trente ans alors et je me suis battu avec eux... dans leur camp, de leur côté...
    Je ne regrette rien 
    et eux ?
    Ils ont bien pantouflé... comme leur troisième larron, Sauvageot.
    les Conseils de la République , leurs palais, leurs allées, leurs lambris, sont faits pour ça...



    Il avait osé chanter
       "Mes universités"

     

     
    Mes universités,
    C'était pas Jussieu, c'était pas Censier, c'était pas Nanterre
    Mes universités
    C'était le pavé, le pavé d'Paris, le Paris d'la guerre
    On parlait peu d'marxisme
    Encore moins d'maoïsme
    Le seul système, c'était le système D
    D comme débrouille-toi
    D comme démerde-toi
    Pour trouver d'quoi
    Bouffer et t'réchauffer
     

     

    Mes universités
    C'était pas la peine d'être bachelier
    Pour pouvoir y entrer
    Mes universités
    T'avais pas d'diplômes
    Mais t'étais un homme
    Quand tu en sortais
    Nous quand on contestait
    C'était contre les casqués
    Qui défilaient sur nos Champs-Elysées
    Quand on écoutait Londres
    Dans nos planques sur les ondes
    C'était pas les Beatles qui nous parlaient.

     

    Mes universités,
    C'était pas Jussieu, c'était pas Censier, c'était pas Nanterre
    Mes universités
    C'était le pavé, le pavé d'Paris, le Paris d'la guerre
    Pourtant on tenait l'coup
    Bien des fois entre nous
    On rigolait comme avant ou après
    Mais quand ça tournait mal
    Fallait garder l'moral
    Car y avait pas de came pour oublier
    Mes universités
    C'était mes vingt ans pas toujours marrants,
    Mais c'était l'bon temps

     

    Mes universités
    Si j'en ai bavé je m'f'rais pas prier
    Pour y retourner
    Bien sûr l'monde a changé
    Tout ça c'est du passé
    Mais ce passé faut pas vous étonner
    Il est tellement présent
    Qu'on n'comprend plus maint'nant
    C'qui n'tourne plus rond dans vos universités.


    (paroles d'H. Djian, de S.Balasko, musique de D. Faure)

     

     

    Je trouve de temps en temps quelque chose de vaguement familier et même un petit air actuel à cette chanson.
    Pas vous ?
    Populiste, démago... .
    Qui ? lui ou moi ?
    Je serais fier d'être d'être embarqué sur le même raffiot...
    même si souvent il prend l'eau.

     

     

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    Philippe Clay, Roi des Gueux, chef de la Cour des Miracles dans le  film Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy.


        

     

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