comme je n'aime pas la poule en chocolat

ni l’oeuf, ces images de la fête pascale,

je m'en vais vous narrer une histoire animale

qui suscita jadis un singulier débat…

si mon conte n'est pas assez  philosophique

vous apprendrez pourquoi dans un sanglant combat

la  mère fut vengée par un fils héroïque

 

une poule fit un oeuf

qui lui sembla de belle taille.

j'espère se dit la volaille

qu'un mâle fort comme un boeuf

sortira vite  de cette coque

avant que je ne sois plus qu'une pauvre loque...

qu'il se grouille, mon beau poussin  !

 

qu'il flanque un jour la râclée

au vieux  coq qui m'a violée !

dans le fond j'ai quelque chagrin

de voir toujours ce méchant coquin

échapper à  la casserole.

si ce voyou n'a rien de drôle,

il ferait un bon coq-au-vin

 

  

 

 

ainsi du soir au matin

il ne cherche que la bagarre

arrache nos plumes le barbare,

sans le moindre petit câlin !

mon poussinet j'en suis sûre,

quand sa force sera mûre,

à lui seul vengera le sexe féminin

 

de ce conte invraisemblable

ne tirez pas une leçon.

ceci n'est pas une fable

mais une amusette sans façon

pour célébrer la gloire impérissable

d'un bon fils, d'un bon garçon

qui sut punir un polisson