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Par jean--marie le 30 Juin 2012 à 12:00
Fin des années 50
nous étions étudiants
donc en principe plutôt fauchés...
mais j'avais eu la chance de dégotter une place de pion d'externat dans un grand lycée
toulousain et ma compagne un poste de "maîtresse au pair" (la surveillance des réfectoires essentiellement) dans un autre établissement de la même ville.
Nous ne roulions pas sur l'or mais nous avions un peu l'impression d'être des privilégiés...
cette année-là, au mois de juillet, il faisait très chaud à Toulouse
nous avions loué un modeste appartement en entresol dans le quartier rive gauche de
Garonne, St Cyprien, à l'époque véritable petit village presque autonome avec sa mairie annexe, sa poste, ses bains-douches publics, son marché, son dialecte gascon,son patois faubourien, sa joie de vivre populaire...
Il faisait tellement chaud que l'idée nous vint d'aller à la mer...
Comment faire ?
j'avais fait un peu (très peu) de scoutisme et je pensai naturellement au camping.
où aller ? après quelques recherches, nous nous décidâmes pour Agde, la Tamarissière
un endroit encore un peu sauvage sur la rive droite de l'embouchure de l'Hérault
par quel moyen ? le train... puisque nous n'avions évidemment pas de voiture...
Nous n'avions d'ailleurs pas davantage de tente.
Nous achetâmes une minuscule "canadienne" à deux places, facile à transporter et à installer...
La Gare Matabiau de bonne heure et le train vers la mer.
Un bagage léger, très léger...
Arrivés à la gare d'Agde, un peu avant midi, on nous indiqua qu'il fallait prendre un
autobus jusqu'au Grau d'Agde, aimable hameau encore un peu préservé à l'époque, et
ensuite la barque des passeurs pour traverser le fleuve...
Un peu de notre argent s'en va à chaque transbordement
mais c'est un enchantement
le camping municipal de "la Tama" est assez sommairement aménagé mais étroitement
surveillé puisqu'il se trouve dans la forêt...
Pas de problème majeur pour monter la tente
on enfile les maillots de bain et immédiatement la plage, la mer !
une bonne partie de l'aprè-midi...
le camping touchant les dunes, on peut s'attarder sans souci de l'heure
et là, on se rend vraiment compte qu'il nous manque tout !
rien pour préparer le repas
rien pour faire cuire
rien pour se coucher sinon deux légères couvertures
Ce soir, on va se contenter d'un sandwich
On est fier de la belle couleur dorée de notre peau...
moi, je suis plus inquiet car la mienne commence à virer au rouge
et ça fait déjà mal...
La nuit, c'est le supplice !
le sable c'est très dur
et j'ai l'impression de brûler...
le réveil est pénible ! très pénible...
Il nous faut obligatoirement entamer sérieusement notre modeste pécule :
onguents pour les brûlures, matelas pneumatiques, tout petit réchaud "Camping Gaz Bleuet", lampe de poche, une casserole à tout faire, bols...
Heureusement, nous avions pensé à prendre un billet aller-retour
On a souffert
Les autres campeurs se moquaient un peu de nous mais tous nous aidèrent fort gentiment
quand ce fut nécessaire...
La quinzaine de jours passa très vite
Peut-être les meilleures vacances...
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