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    Je ne m’appelle pas Gaston,  mais comme le héros du regretté Franquin, je manque rarement La Gaffe, celle qu'il faut à éviter à tout prix.
    Il y a fort longtemps, je me suis intéressé à l'activité citoyenne… syndicats, associations diverses, mouvements de défense de ceci ou de cela...
    Et comme je ne fais jamais rien à moité, je militais vaillammant.
    C’est ainsi qu’un beau jour je me retouvai responsable des réunions,  meetings et festivités d'un de ces mouvements.
    Un important rassemblement était prévu dans une grande salle de la ville à l’occasion de la venue du Président et de quelques dirigeants de notre organisation.

     

     

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    Je fus chargé entre  autres choses de présenter les orateurs.
    Le Président, la soixantaine alerte, était un homme, affable, charismatique, très populaire  avec son franc-parler et son accent rocailleux fleurant bon la Gascogne…
    Dans l’intimité il avouait être chagriné,  vraiment complexé même par sa petite, très petite taille... et son tour de taille de bon vivant.
    Au cours de ce rassemblement il se révéla d’un dynamisme époustouflant.
    La salle est comble et particulièrement fervente.
    Je monte donc sur l’estrade et je me  dirige vers le pupitre où sont installés les micros.
    sans y prêter autrement attention, pour y accèder, je dois  déplacer un objet encombrant.
    Je m'évertue à présenter le Président en insistant sur  ses nombreuses qualités et son action à la tête du mouvement.
    Mais la faveur du public lui est largement acquise et je prends ma part  d'applaudissements... 

    La salle manifeste bruyamment son enthousiasme.
    Je cède la place au véritable héros du jour.
    Notre homme s’avance donc vers le micro, le regard fixé sur les pages de son discours.
    Il arrive au pupitre et… disparaît quasiment,  presque entièrement dissimulé au public par l'immense pupitre !

     

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    Un immense éclat de rire jaillit de la salle d'autant plus  que l’on entend alors un formidable, un tonitruant « Jeannot tu es un con ! »
    là, Jeannot, c'est moi...

    J'avais tout simplement oublié de remettre en place l’escabeau destiné à compenser la différence de taille (plutôt importante) entre le Président et moi…
    la Gaffe, la Honte  !

    Ma  carrière militante fut de ce jour fortement compromise ...

     

     


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