• Dans ma vie, il n'y a pas eu beaucoup d'animaux de compagnie... Aujourd'hui des problèmes familiaux m'empêchent, non pas de posséder, l'expression est indigne, mais de m'attacher à un ou plusieurs de ces compagnons... de les héberger, de les nourrir, de jouer, de me  promener avec eux...
    J'envie ceux des auteurs de sites qui peuvent nous attendrir, nous amuser, nous étonner avec leur ami préféré...
    Les jeux, les fantaisies, l'intelligence, la fidélité de ces êtres que l'on prétend inférieurs, ont si souvent  fait l'objet de récits, sont tellement célébrés avec lyrisme que  je ne vois pas ce que je pourrais en dire de plus... 
    Sans vouloir faire preuve d'un esprit particulièrement morbide, c'est de la fin de quelques-uns de ces amis que je veux parler aujourd'hui. Un bref hommage...
    C'est toujours un déchirement affreux...

    Je devais avoir 6 ou 7 ans et mes parents avaient recueilli une petite chatte très banale, tigrée (le chat de type européen, je crois),  joueuse et je lui étais très attaché... Un jour, elle disparut. Dans les rues de la petite ville en ces années de fin de guerre, et de disette... il y avait beaucoup de réfugiés venus du "nord" qui, bien souvent étaient accusés de tous les péchés... Et les calomnies allèrent bon train une fois encore ... 
    J'eus beaucoup de peine...  peine aggravée,  par l'incertitude, l'attente... je ne me résignais pas. Je cherchais, j'espérais... Les semaines, les mois passèrent mais je n'oubliais pas... jusqu'au jour où, remontant de la cave, mon grand-père nous montra une peau desséchée que je n'eus aucune peine à reconnaître. Elle avait été retrouvée sous le tas de charbon qu'il voulait déplacer... La petite bête était certainement morte écrasée sous les boulets que les charbonniers déversaient par l'étroit soupirail depuis la rue...
    Un peu plus tard, habitant la campagne, j'avais pour ami un jeune chien de berger, très poilu, de couleur foncée baptisé "Blacky" qui connut la terrible mort de ce qu'on appelait alors "la maladie du jeune chien" et l'impuissance des adultes devant ses souffrances me révolta.
    Revenus dans la petite ville d'origine, mes parents adoptèrent une chienne de race indéterminée de taille moyenne, à poil ras, fine et élancée, "Dolly". Dans la famille, tout le monde en était fou.
    Moi, j'étais en adoration. Mon père, très tôt, dès le lever du jour,  à la belle saison avant d'aller à son travail, prenait une heure au deux pour s'occuper du "jardin  ouvrier" loué aux portes de la ville... il s'y rendait à bicyclette... Ce jour-là, lorsqu'il voulut prendre le chemin du retour, il constata qu'un pneu était crevé. Un voisin qui passait avec son tracteur lui permit de charger son vélo et de monter sur la remorque... la chienne gambadait tout autour... et soudain elle fut happée par une roue. Elle mourut sur le coup... triste réveil pour la maisonnée lorsque mon père annonça la nouvelle et larmes de désespoir des enfants. Il avait confié au  paysan le soin d'enterrer le cadavre... Nous nous rendîmes le plus rapidement possible sur la tombe.
    D'autres compagnons disparurent pendant ma jeunesse et au cours de ma vie d'adulte... de maladie, d'accident divers....
    Mais un événement récent, puisqu'il date de quelques mois m'émut beaucoup et choqua  mes petits-enfants. Il ne concerne pas un animal vraiment domestique mais d'une chatte qui rôdait dans le quartier et passait ses nuits dans les jardins de la rue... quelques voisins la nourrissaient, elle se laissait approcher mais restait assez sauvage et craintive... Elle donna naissance à trois adorables chatons qui furent plus ou moins adoptés par les gens du quartier. Elle ne dérangeait personne.
    Nous finissions le repas à l'extérieur de la maison, sur la terrasse ombragée. Soudain, dans la rue, une voiture qui roulait assez vite freina brutalement. Un choc et nous vîmes la chatte bondir entre les barreaux du portail et foncer droit sur nous, les yeux exorbités, traverser la pelouse et venir s'écrouler  à nos pieds. Un soubresaut... elle était morte...

    Je n'aime pas les émissions du genre "trente millions d'amis", je n'aime pas tellement non plus les appels de la SPA pour favoriser l'adoption de n'importe quel animal. Et les gens font n'importe quoi. On assiste au comportement aberrant  de personnes disant aimer les bêtes... J'ai connu une famille vivant dans un T3  au 3ème étage d'un immeuble sans  balcon et gardant un couple de bergers allemand. J'ai vu dans un camping débarquer des gens venant de Seine-Saint-Denis accompagnés d'un setter de couleur feu, un animal magnifique, normalement... celui-ci avait le dos rond, il ne marchait pas vraiment, il sautillait, les pattes raides... renseignements pris, les propriétaires de ce "jouet" vivaient aussi dans un appartement. Il avaient acquis le chien alors qu'il était tout petit, ils ne pouvaient le sortir souvent et son corps s'était déformé...
    Il n'y a pas, pour bien des raisons d'animaux domestiques chez moi...
    Mais j'aimerais un chat européen pour les jeux, la beauté, la douceur des câlins... et surtout un berger allemand, le plus beau de tous les chiens, le plus attachant. Trois d'entre eux sont entrés dans ma vie. 
    Je voudrais un mâle car les mâles de cette race restent adorablement fous jusqu'à l'âge le plus avancé... tant, du moins qu'ils ne sont pas atteint par cette maladie qui leur paralyse progressivement l'arrière-train... tant qu'ils ne sont pas victimes d'un certain atavisme favorisé pendant longtemps par une mode imbécile qui exigeait que ce type de chien ait l'arrière-train le plus bas possible. On sélectionnait donc... on fabriquait des infirmes précoces...

    Avons-nous vraiment tous les droits ?
     

     


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